Rongement des ongles : quelles conséquences pour la bouche et les dents ?
Le rongement des ongles, aussi connu sous le terme d’onychophagie, est une habitude courante qui touche de nombreuses personnes, en particulier les enfants et les adolescents. Bien que cela puisse sembler inoffensif, ce comportement peut avoir des conséquences négatives significatives sur la santé buccodentaire. Dans cet article, proposé par l’équipe du Centre Dentaire Jacques-Cartier à Saint-Jean-sur-Richelieu, nous explorerons les raisons derrière cette habitude, ses impacts sur la santé buccodentaire, et des conseils pour aider à la surmonter.
Qu’est-ce que l’onychophagie ?
L’onychophagie est le terme médical utilisé pour décrire le fait de se ronger les ongles. Cette habitude commence souvent durant l’enfance et peut persister jusqu’à l’âge adulte. Elle est fréquemment liée à la gestion du stress, de l’anxiété, ou à d’autres états émotionnels. Se ronger les ongles peut fournir une sensation temporaire de soulagement ou de réconfort, mais il s’agit d’une habitude qui peut entraîner des problèmes de santé buccodentaire à long terme. En plus des effets sur la bouche, se ronger les ongles peut aussi avoir des conséquences générales sur la santé, comme des infections cutanées autour des ongles rongés. Les ongles rongés procurent aussi un effet peu esthétique.
Les principales conséquences pour la bouche et les dents
Un affaiblissement de l’émail
Le contact constant entre les dents et les ongles peut causer des microfractures dans l’émail des dents. À long terme, cet endommagement de l’émail peut entraîner plusieurs problèmes :
- De l’hypersensibilité dentinaire : Les microfractures rendent les dents plus sensibles aux températures extrêmes et aux aliments sucrés ou acides. Cela est dû au fait que les tubules, de petits trous dans la dentine qui communiquent vers le nerf central sont plus accessibles aux stimuli externes.
- Le jaunissement des dents : L’usure de l’émail expose la dentine, qui est naturellement plus jaune, ce qui donne aux dents une teinte jaunâtre.
- Une vulnérabilité accrue à la carie : L’émail affaibli est moins capable de protéger les dents contre l’action des bactéries, augmentant ainsi le risque de développement de caries.
Des risques accrus de maladies des gencives
Se ronger les ongles peut également augmenter le risque de maladies des gencives. Les ongles, souvent sales et porteurs de bactéries, transfèrent ces micro-organismes dans la bouche où ils s’ajoutent à ceux déjà présents. Ce transfert de bactéries peut conduire à une accumulation de plaque et de tartre, contribuant à des infections des gencives, telles que la gingivite. De plus, les ongles coupants peuvent causer des lésions dans la bouche, créant ainsi des portes d’entrée pour les infections.
Des douleurs articulaires (troubles aux ATM)
Le rongement des ongles peut également affecter les articulations temporo-mandibulaires (ATM). Ces articulations, situées de chaque côté de la mâchoire, sont responsables des mouvements de la mâchoire. L’habitude de se ronger les ongles peut mettre une pression excessive et irrégulière sur ces articulations, entraînant des douleurs et des dysfonctionnements temporo-mandibulaires. Ces troubles peuvent se manifester sous forme de maux de tête, de douleurs à la mâchoire, ou de difficultés à ouvrir et fermer la bouche.
Le rongement des ongles : une habitude qui se contrôle
Pour les raisons évoquées, il est préférable de contrôler, voire d’éliminer cette habitude. Bien que cela soit parfois difficile, il est possible d’y arriver. Plusieurs stratégies peuvent aider en ce sens :
- Utiliser un vernis amer : Appliquer un vernis à ongles au goût amer peut décourager le rongement ;
- Garder les ongles courts : Couper les ongles régulièrement pour réduire la tentation de les couper avec les dents ;
- Identifier les déclencheurs : Reconnaître les situations ou émotions qui poussent à se ronger les ongles et trouver des alternatives pour gérer le stress, comme le sport ou des techniques de relaxation ;
- S’occuper les mains autrement : En faisant autre chose (manipuler une balle antistress, dessiner, etc.) dans les moments stressants, on aide à garder les mains et l’attention ailleurs.
- Consulter un professionnel : Un suivi thérapeutique peut aider à surmonter cette habitude.
Pour ces raisons, n’hésitez pas à en discuter de votre prochain examen de routine si vous avez cette mauvaise habitude. Nous pourrons vous conseiller et vous proposer des références au besoin en plus de vérifier si l’onychophagie a eu un impact sur votre bouche et vos dents !